vendredi 19 mars 2021

19 Mars 2021 (present Day)

Ce matin, je suis descendu aux toilettes. La porte de mon fils était fermée, j'avais laissé la porte entrebaillée me sachant seul. J'ai entendu ma fille Élodie fermer à clé puis réouvrir à clé et refermer la porte. Très peu de temps après j'entendis un souffle bien distinct, un souffle de soulagement. Il n'y avait plus personne en bas, et la porte de mon fils était fermée. D'où pouvait venir ce souffle bien audible ?
 Après avoir interrogé tout le monde et raconté l'anecdote, tout me monde a mis en doute mes dires, pointant la méprise. 
 Le fait qu'on ne me croie pas vraiment me choque et me blesse. Et encore plus venant de mon fils. Je croyais donc faire un Pascal bis, c'est raté. Il m'avait pourtant initié aux "chasseurs de fantômes", mais il a changé. Et mon dieu je dois accepter qu'on ne me croie pas, accepter que mon fils trace son chemin que je n'imaginais pas ainsi.   Mais peu importe je suis fou, donc je suis absous.

mardi 9 mars 2021

9 Mars 2021 (present Day)

J'ai acheté un livre, l'ai reçu par courrier, et une fois l'enveloppe ouverte, quelques secondes après, j'ai senti un parfum très présent, que j'ai à tort assimilé au livre, et je me suis naïvement dit: pour une fois qu'un livre d'occasion sent le parfum et non la clope.
Et je suis allé à l'ordinateur après avoir posé le livre sur le lit. 
 Surprise alors, à nouveau ce parfum, bien présent, bien agréable, mais comment cela était il possible ? Ce n'était donc pas le livre ?!
Je reniflai mes mains, mais impossible de dire d'où venait ce parfum. 
Je retournai au livre et le humai. Pas d'odeur flagrante, ce n'était pas le livre.
Ce n'était pas mes mains non plus. D'ailleurs rétrospectivement l'idée est absurde. Pourquoi mes mains auraient elles senti le parfum, faisant embaumer l'ordinateur ou tout du moins son environnement immédiat.
Ce n'est pas plus les questions à ma fille sur un parfum éventuel qui auront satisfait mon questionnement. Et d'ailleurs je le sais, en fait. Ce n'est pas la première fois que je sens des odeurs subites, inexplicables, faisant irruption dans ma réalité. Pas plus que des chantonnements féminins tout près de mon oreille.
 Non, définitivement non. Des irruptions d'une réalité autre ? Je ne peux m'empêcher de dire oui. La mère de mon épouse, décédée il y a quelques jours, est elle venue me rendre visite ? 
 Ces phénomènes sont rares, fugaces, mais bien réels. Pour moi en tout cas. 
 Je n'ai aucune compétence olfactive, loin de là. Les parfums ne me sont pas inconnus, mais impossible d'y associer une personne, ni un nom de parfum, hormis des parfums pour moi usuels de fruits. Je ne prête guère attention aux parfums, ou plutôt s'en vont-ils tel un vent léger. Aussitôt ressenti aussitôt oublié. Ils peuvent me contenter, ou m'incommoder, mais cela en reste là, généralement. 
 Coïncidence etrange, la couverture du livre déballé est la photo d'une paquerette ou d'une Marguerite. 
 Amusant. 
 La mémoire d'un fou n'est qu'un feu-follet. 


samedi 6 mars 2021

Chapitre 3: fragments d'enfance

  Souviens toi, tu étais un enfant.
Vraiment, un enfant ?! Après la naissance, et la peur, qu'y avait il ?
Souviens toi bon sang ! 
 Je ne me souviens ni de mon père, ni de ma mère, ni de quiconque en fait. J'ai beau faire des efforts, je ne me souviens que d'images à peine ébauches, un monde peuplé de présences mal définies. 
  Ah si ! Je me souviens ! Je machouillais la queue de mon Pluto, mon chien en plastique. Je me souviens de la texture, du goût dans ma bouche. Ni agréable, ni désagréable, un goût de plastique gomme machouillé, tout simplement. Et un vague sentiment de culpabilité, à mutiler mon cher Pluto. Comment peut on mutiler ce que l'on aime ?! 
Comment ? 
.............
Mes dents. 
Mais Oui biens sûr, mes dents, ça me faisait du bien aux dents, ou plus exactement aux gencives, c'était ma première sensation de contentement finalement . Se faire du bien, basique ment, en triturant la queue d'un chien en plastique, appendice élastique qui se raccourcissait de jours en jours, de mois en mois. Je l'aimais ce chien, c'était mon fidèle compagnon, pratique quoi ! C'est vrai finalement ! Mon premier contact avec le monde des sensations: goût, toucher, vague sentiment de possession. C'est vraiment étrange que le premier souvenir serein qui me vienne à l'esprit soit le plaisir de mordre un animal en plastique, et rien d'autre. Dire que je me rappelle  d'autre chose serait mentir.
 Sa tête pouvait tourner, au niveau du collier il me semble, et au niveau ses pattes. Quoique, je ne sais plus. 
  Pas de câlins, ni d'embrassades. Rien, nada. Le néant affectif, comme si je n'avais eu aucune famille autour de moi. Il y avait bien eu cette présence rassurante, lors de cette nuit effrayante ou le ciel s'embrasait, mais hormis cela. 
 Pas d'autre jouet si ce n'est Donald mon canard à roulettes que je traînais au bout d'une corde.
  Je n'ai que peu de souvenirs de mes premières années de petit garçon avançant tant bien que mal sur des jambes trop courtes, à moins que cela ne soit qu'un banal problème de coordination et non d'un soucis de longueur de mes membres inférieurs. C'est idiot quand même, ce sol qui est trop loin, stupide sol inerte, comme s'il ne pouvait pas faire l'effort de venir à moi, et non l'inverse!
La marche du bipède à station verticale, petit bout de chou aux boucles blondes.
 Les boucles blondes, ça c'est grâce aux photos du vieil album, autrement j'aurais bien été incapable de vous parler de la couleur de mes cheveux.
Mince !! Mais si, une boucle blonde, coupée et conservée par ma maman ! Je m'en souviens maintenant, mais c'était bien plus tard. Une vraie preuve de mon apparence, et à bien y réfléchir, la seule physique en fait. Car une photo, ce n'est finalement qu'un bout de papier, le reflet d'un enfant aplati dans un album, rien de plus.
 Qui me prouve que j'étais cet enfant crêpe ? Heureusement que je me souviens de mes machouillements et de la vision de ma boucle blonde, conservée telle une sainte relique ! Ainsi que cette sensation de marche saccadée. 
Louées soient ma boucle et mes gencives ! Louées soient mes petites jambes.
Ma jeune existence ne tient décidément qu'à peu de choses. 

6 Mars 2021 (present Day)

  J'ai fait un rêve: c'était étrange, je devais impérativement me rendre quelque part pour préparer la naissance d'un enfant qui n'était pas le mien, était il seulement conçu ? C'est l'enfant à venir, de ma fille Elodie probablement, et de son ami Anthony, probablement aussi. Excusez moi si tout cela est flou, mais faire un songe aussi étrange se devait d'être consigné. Se dépêcher pour préparer la naissance d'un enfant qui n'est qu'une hypothèse, d'un futur non réalisé, d'une conception hypothétique, avouez que cela n'est pas banal. Un enfant mâle, semble-t'il. Comme tout rêve, le reste s'efface, ne laissant que ce thème étrange.
Je suis fou, ne l'oubliez pas, et je suis muni d'une mémoire défaillante, ma vie n'est qu'une suite d'éléments épars. 
Les trous étant nombreux, mon histoire vous paraîtra donc décousue et j'en suis désolé pour ceux où celles que cela incommoderait.
Fin du rapport 

mercredi 3 mars 2021

Chapitre 2: Recommencement

Je n'avais nulle idée de ma destinée, pas plus naguère qu'aujourd'hui d'ailleurs . J'étais sorti, transi de peur, mon premier souvenir était cette terreur.
Les souvenirs s'estompaient tout doucettement, je les retenais à grand peine, et le réveil était brutal. 
Il faisait nuit, c'était le soir, gardé par une âme sœur pour contenir mes frayeurs. 
Le ciel était d'ébène, le bruit assourdissant, des gerbes de lumières sortaient du néant et, éphémères, mouraient brutalement.
Elle m'assura que c'était beau, qu'il ne fallait pas en avoir peur.
Mais je ne ressentais que de l'angoisse, trop de bruit trop de fureur, dans ce simulacre de naissance de vie et de mort.
N'était il pas possible que soit baissé le rideau ? Ne pouvait on pas me laisser en paix, dans mon cocon douillet ?
Pourquoi subir un simulacre qui dans la gorge ne vous laisse qu'un goût bien âcre?
La souffrance humaine est elle si belle que vous deviez la regarder en face pour apprécier son ineffable grandeur ?
Je ne me rappelle que de si peu, je suis un fou, je suis un gueux, et mon premier fragment est si mystérieux.
C'est donc cela la vie ? Un théâtre ou vous êtes le spectateur d'une représentation en absurdie ?
Elle était là, me rassurait, me cajeolait, mais je n'avais qu'une envie: revoir l'envers du décor.
Mais là porte était fermée, et la clé, impossible à retrouver. 
Bienvenue sur Terre, petit bambin apeuré.
Sèche tes larmes. 
D'un geste sur tes lèvres nous aurons effacé, ne serait ce au moins que pour un temps, l'origine de tes tourments. 
Oublie, et réapprends. 


lundi 17 juin 2019

Avertissement


Tout ce que vous allez lire n'est que récit de pure fiction. Tout ce que vous pourrez imaginer ou croire en le lisant n'est en aucun cas de mon fait, mais le fruit d'un processus dont je ne suis nullement responsable.

Chapitre 1: Au commencement....

.... Il n'y avait rien. Rien de rien. Le néant. Le vide. L'absence de tout, difficilement conceptualisable n'est ce pas. Et je ne m'y risquerai pas. De toute manière, je suis fou. Alors passez votre chemin, allez interrogez les savants, ceux qui savent.
Avant d'être un corps, j'étais, conscience, sans pensées, flottant dans un ailleurs sans couleurs, dans le silence , Étais je dans le ventre de ma mère ? Ou ailleurs ? Je ne saurais le dire. Et peu importe. C'est mon premier souvenir, moi qui ne retient rien, ou si peu.
Le souvenir originel.
Vous qui me lisez,  ne soyez pas choqués. Bienvenue dans ma folie.